法語(yǔ)格林童話:Unœil, Deuxyeux, Troisyeux
Il était une fois une femme qui avait trois filles. L’aînée s'appelait Unœil parce qu'elle n'avait qu'un œil unique au milieu du front, et la seconde s'appelait Deuxyeux parce qu’elle avait ses deux yeux comme tout le monde, tandis que cadette se nommait Troisyeux parce qu'elle avait trois yeux, ayant elle aussi un oeil au milieu du front, telle sa aînée. Mais comme Deuxyeux n'était pas faite autrement que les autres gens, ni ses sœurs ni sa mère ne pouvaient la souffrir. « Toi, avec tes deux yeux, lui disaient-elles, tu ressembles à tout le monde et tu n'es pas des nôtres! » Elles ne faisaient que de la malmener et maltraiter, la bousculaient et la chassaient toujours dans les coins, ne lui laissaient que de vieilles frusques pour s'habiller, ne lui donnaient que leurs restes à manger, et encore juste de quoi ne pas mourir de faim. Bref, c'était leur souffre-douleur.
Or, il advint qu'un jour, comme Deuxyeux s'en était allée garder la chèvre dans les prés, la faim dont elle souffrait la fit pleurer, parce qu'une fois de plus ses deux sœurs ne lui avaient donné que trop peu. Assise dans l'herbe, la pauvre pleura et pleura tellement qu'elle avait deux petits ruisseaux qui lui coulaient sur les joues. Mais quand elle leva les yeux pour implorer le ciel dans sa détresse, elle vit devant elle une dame qui lui demanda :
- Deuxyeux, pourquoi pleures-tu ?
- Comment pourrais-je ne pas pleurer ? lui répondit Deuxyeux. Sous prétexte que j’ai deux yeux comme tout le monde, mes deux sœurs et ma mère ne peuvent pas me souffrir et me font toutes les misères ; elles me chassent de partout, m’habillent de loques et ne me donnent pas assez à manger : je n’ai jamais que leurs restes, et aujourd’hui il y avait si peu que la faim me tenaille sans cesse.
- Allons, sèche tes larmes, Deuxyeux ! lui dit la fée, et écoute moi-bien. Tu ne connaîtras plus jamais la faim. Tu n’as qu’à dire :
Méhéhé la Biquette,
Petite table prête !
et tu auras devant toi la table mise proprement, avec la nappe blanche et le couvert, et les plats finement servis, dont tu pourras manger autant que ton envie. Et après, lorsque tu te seras bien régalée et que tu n'en auras plus besoin, tu diras :
Méhéhé la Biquette,
Petite table arrête!
et aussitôt elle aura disparu sous tes yeux.
Ces paroles dites, la fée était partie. Alors Deuxyeux se dit qu'elle allait essayer tout de suite si c'était bien vrai, puisqu'elle avait si grandfaim
Méhéhé la Biquette,
Petite table prête!
Mais oui, presque en même temps que les paroles, la petite table se trouvait là avec sa nappe blanche, l'assiette, le couteau, la fourchette et une cuillère d'argent ; et les plats succulents et fumants attendaient devant elle et sentaient bon : on eût dit qu'ils arrivaient tout droit de la cuisine. « Mon Dieu, soyez notre hôte en tous les temps! Amen. »Telle était la prière que Deuxyeux s'était empressée de dire, parce que c'était la plus courte qu'elle savait. Puis elle se servit et se régala de tout son cœur. Après, quand elle eut bien mangé de tout et se sentit complètement satisfaite, elle dit ce que la fée lui avait enseigné :
Méhéhé la Biquette,
Petite table arrête !
La table, avec tout ce qu'il y avait dessus, s'évanouit et disparut à l'instant même. « Le service est fameux! » se dit Deuxyeux, tout heureuse et rassérénée. Et le soir, quand elle rentra avec la chèvre et trouva son écuelle de terre avec les restes que lui avaient laissés ses sœurs, elle n'y toucha point, pas plus qu'elle ne toucha aux rares bribes qui lui étaient destinées, le lendemain, quand elle repartit avec la chèvre. Une fois, deux fois, cela passa, et les sœurs ne s'en aperçurent même pas. Mais comme la chose se répétait sans cesse, elles s'en firent la remarque: « II y a quelque chose de louche là-dessous: Deuxyeux ne touche plus à rien, alors qu'elle a toujours dévoré ce qu'on lui laissait jusqu'à maintenant. Elle doit avoir trouvé quelque chose... » Et pour mettre le doigt dessus et découvrir la vérité, Unœil, la sœur aînée, décida de l'accompagner le lendemain, quand elle irait garder la chèvre, afin de voir si quelqu'un lui donnait à manger ou à boire.
- Je vais avec toi aujourd'hui, Deuxyeux ! lui dit Unœil au moment qu'elle allait partir. Il faut que je voie si tu gardes convenablement notre chèvre et si tu la mènes vraiment aux meilleurs endroits.
Deuxyeux, qui ne fut pas dupe et se douta bien de ses vraies raisons, mena la chèvre dans l'herbe haute, mais beaucoup plus loin qu'où elle allait d'habitude. Arrivée là, elle appela sa sœur et lui dit :
- Viens, Unœil, nous allons nous asseoir ensemble et je vais te chanter quelque chose.
Fatiguée par cette longue promenade et par la chaleur d'un soleil dont elle n'avait pas non plus l'habitude, l'aînée somnolait à demi, tandis que Deuxyeux lui chantait sans cesse sur le même air :
Unœil, ma sœur, ne dors-tu pas?
Unœil, ma sœur, dors-tu déjà?
Finalement, Unœil ferma son oeil unique et s'endormit vraiment. Dès que Deuxyeux en fut bien sûre et la vit endormie assez profondément pour ne pouvoir pas la surprendre, elle se hâta de dire sa petite chanson :
Méhéhé la Biquette,
Petite table prête !
Pour s’asseoir bien vite à sa petite table, manger et boire son avant que de chanter de nouveau :
Méhéhé la Biquette,
Petite table arrête !
Après que tout eut disparu, Deuxyeux réveilla sa sœur et dit: « Unœil, au lieu de garder, voilà que tu t'endors; et pendant ce temps, la chèvre pouvait courir n'importe où! Viens, nous allons rentrer. » Lorsqu'elles furent revenues à la maison, Deuxyeux ne toucha pas aux malheureux petits morceaux qu'on avait mis dans son écuelle, mais Unœil fut bien incapable de dire à sa mère pourquoi elle ne mangeait pas.
« Je me suis endormie là-bas! » avoua-t-elle pour s'en excuser.
Le lendemain, la mère dit à Troisyeux : « C'est toi qui iras aujourd'hui avec elle; mais fais attention et surveille-la bien, car si Deuxyeux mange là-bas, ou si quelqu'un lui apporte à manger et boire, cela doit se faire en cachette. » Alors Troisyeux alla rejoindre Deuxyeux et lui dit qu'elle voulait venir avec elle garder la chèvre et voir si elle le faisait bien. Deuxyeux ne fut pas dupe et comprit parfaitement ce qu'elle avait dans l’idée; aussi mena-t-elle la chèvre assez loin dans les hautes herbes, puis elle invita sa sœur à s'asseoir à côté d'elle en lui proposant de chanter un peu pour la distraire. Troisyeux s'étendit dans l'herbe, déjà fatiguée par le long chemin et un peu étourdie par la chaleur du soleil; alors Deuxyeux reprit à son intention sa petite chanson de la veille. Mais par inattention, elle commença comme la veille et chanta sans s'en apercevoir
Unœil, ma sœur, ne dors-tu pas?
avant de reprendre correctement :
Troisyeux, ma sœur, dors-tu déjà ?
Et quand la petite berceuse accomplit son oeuvre, Troisyeux s'endormit en effet, mais seulement avec ses deux yeux son troisième œil, lui, ne s'était pas endormi, ayant échappé au charme; et si elle le ferma, ce fut par ruse et seulement pour pouvoir guetter sous ses cils et surprendre tout ce qu'il y aurait à surprendre. Aussi lorsque Deuxyeux, la croyant profondément endormie après sa petite chanson, mangea et but son content, puis chanta l'autre petite chanson, le troisième œil de Troisyeux vit-il tout! Deuxyeux vint alors réveiller sa sœur et lui dit, comme à l'autre: « Tu dormais, Troisyeux. Tu ne vaux rien pour garder. Viens, nous rentrons à présent. » Et elles rentrèrent; mais quand elles furent à la maison. Deuxyeux ne toucha pas à ce qu'on avait mis dans son écuelle et Troisyeux dit à leur mère :
- Je sais à présent pourquoi cette orgueilleuse ne veut rien de ce qu'on lui donne. Une fois là-bas, elle dit à la chèvre :
Méhéhé la Biquette,
Petite table prête!
et elle a devant elle une petite table couverte des meilleurs plats, bien meilleurs que ceux que nous mangeons, nous! Son repas terminé, elle dit encore :
Méhéhé la Biquette,
Petite table arrête !
Et alors tout s'en va. J'ai tout vu clairement et nettement, parce qu'avec une petite chanson elle m'avait endormi deux yeux, mais le troisième était resté ouvert.
C'était plus qu'il n'en fallait pour exciter la jalousie furieuse de la mère.
- Mademoiselle a des prétentions, hein ? s'écria-t-elle en s'en prenant à Deuxyeux. Mademoiselle veut jouir d'une meilleure existence que la nôtre, hein ? Eh bien ! c'est un plaisir dont tu vas te priver !
Empoignant un couteau, elle courut à la chèvre et lui enfonça le couteau dans le cœur. En voyant sa chèvre morte, Deuxyeux se précipita hors de la maison et s'en alla pleurer amèrement, assise dans l'herbe du premier pré. Soudain, la fée se trouva de nouveau devant elle et lui demanda :
- Pourquoi pleures-tu, Deuxyeux ?
- Comment pourrais-je ne pas pleurer ? répondit Deuxyeux. La chèvre qui dressait si joliment la petite table pour moi quand je lui chantais votre petite chanson, hélas! elle est morte à présent et c'est ma mère qui l'a égorgée! La faim et les misères sont revenues pour moi...
- Écoute-moi bien, Deuxyeux, je vais te donner le bon conseil, lui dit la bonne fée: tu demanderas à tes deux sœurs qu’elles te laissent les boyaux de ta chèvre, et tu les enfouiras sous terre devant la porte de la maison. Avec cela, ton bonheur est assuré.
Ces paroles dites, la fée avait disparu, et Deuxyeux revint à la maison pour demander à ses sœurs : « Mes chères sœurs, s’il vous plaît, laissez-moi avoir quelque chose de ma pauvre chèvre : je ne demande rien de bon, seulement les boyaux! » cette modeste requête les fit éclater de rire, et elles lui répondirent : « Si c'est ton seul désir, cela peut se faire! » Deuxyeux prit les boyaux, qu'elle enterra en cachette, le soir venu, sans faire de bruit, devant la porte de la maison. Ainsi, elle avait fait comme le lui avait dit la fée.
Le lendemain matin, la maisonnée se réveilla et se leva en même temps, et quand elles allèrent à la porte, quelle ne fut pas leur surprise d'y voir un arbre merveilleux qui avait poussé là : un arbre d'une splendeur et d'une magnificence sans égales dans le monde entier, car il avait un feuillage d'argent et portait des fruits d'or! Comment cet arbre avait pu venir là en une nuit ? Ni la mère ni les sœurs n'en eurent la moindre idée; mais Deuxyeux, elle, le savait très bien, parce que l'arbre avait poussé à l'endroit même où elle avait enterré les boyaux de la chèvre.
- Monte sur l'arbre, mon enfant, dit la mère à Unœil, et cueille-nous quelques-uns de ces fruits merveilleux.
Unœil monta dans l'arbre, mais quand elle avança la main pour attraper un fruit d'or, la branche s'écarta brusques Elle eut beau recommencer autant de fois qu'elle voulut ce fut à chaque fois la même chose, et il lui fut impossible de toucher à un seul des beaux fruits d'or.
- Vas-y, toi, Troisyeux, commanda la mère. Tu pourras mieux te débrouiller avec tes trois yeux que ta sœur avec son œil unique.
Unœil se laissa glisser au bas de l'arbre et Troisyeux y grimpa prestement; mais elle put bien s'y prendre comme elle voulut et regarder partout à la fois avec ses trois yeux, elle n’eut pas plus de succès que son autre sœur : les fruits d’or se tenaient toujours hors de sa portée. La mère, impatientée, y monta à son tour; mais pas plus que ses filles elle ne put attraper un seul fruit d'or, et sa main se refermait toujours sur du vent !
- Si je montais, dit Deuxyeux, peut-être réussirais-je mieux...
- Toi! se moquèrent les sœurs. A quoi peux-tu bien arriver avec tes deux yeux ?
Elle grimpa néanmoins dans l'arbre, et voici que les fruits d'or, au lieu de fuir devant ses mains, venaient d’eux-mêmes s'y placer et se laissaient cueillir l'un après l’autre. Elle en avait le tablier plein quand elle redescendit de l'arbre, et sa mère les lui prit. Jalouses toutes trois qu'elle pût cueillir les fruits précieux alors qu'elles ne l'avaient pas pu, elles ne furent que plus méchantes avec elle, au lieu de lui en être reconnaissantes, et la traitèrent d'autant plus durement.
Un jour, comme elles se trouvaient ensemble au pied de l'arbre merveilleux, arriva un jeune seigneur à cheval. « Vite, Deuxyeux, cache-toi pour ne pas nous faire honte! Lui crièrent ses deux sœurs en la fourrant précipitamment sous un tonneau vide qui se trouvait là, et, avec elle, les pommes d’or qu'elle venait de cueillir. Le jeune seigneur avait belle allure, comme elles purent le voir quand il fut tout près, et il s’arrêta pour admirer ce merveilleux arbre d'argent et d’or.
- A qui ce bel arbre appartient-il ? demanda le jeune seigneur aux deux sœurs. Si l'on m'en donnait une branche, on pourrait me demander ce qu'on voudrait.
Unœil et Troisyeux répondirent ensemble que l'arbre était à elles, s'élançant déjà pour en casser un rameau. Mais quelque peine qu'elles y prissent, elles n'en furent capables ni l'une ni l'autre: les branches, comme les fruits, se tenaient tout à coup à l'écart de leurs mains.
- Il est vraiment étonnant que l'arbre vous appartienne, dit le jeune cavalier, si vous n'avez pas le pouvoir d'en couper un simple petit rameau!
Les deux sœurs soutinrent néanmoins que l'arbre était bel et bien leur propriété; mais tandis qu'elles parlaient de la sorte, Deuxyeux poussa du pied, sous son tonneau, quelques pommes d'or et les envoya rouler jusqu'aux pieds du beau cavalier, parce que le mensonge de ses sœurs l'avait indignée. Voyant les fruits d'or devant lui, le jeune seigneur s'étonna et demanda d'où ils venaient. Alors Unœil et Troisyeux avouèrent qu'elles avaient une autre sœur, qui ne devait pas se montrer parce qu'elle n'avait que deux yeux comme le commun des gens. Le jeune seigneur voulut pourtant la voir, il l'exigeait, c'était son grand désir, et il l'appela lui-même en criant :
- Deuxyeux ! Viens! Sors de là!
Le plus naturellement du monde, Deuxyeux se glissa hors du tonneau pour s'approcher, et le beau cavalier s'émerveilla de sa grande beauté.
- Toi, Deuxyeux, lui dit-il, tu peux sûrement me cueillir une branche de l'arbre!
- Mais oui, répondit Deuxyeux, je le peux bien, puisque cet arbre m'appartient.
Grimpant à l'arbre, elle en cassa une merveilleuse branche avec ses feuilles d'argent et ses fruits d'or, qu'elle tendit au beau cavalier.
- Que veux-tu que je te donne en échange, Deuxyeux ? demanda le cavalier
- Ah! répondit Deuxyeux, moi qui n'ai que misère, chagrin et douleur, qui ne connais que faim et soif de la pointe de l'aube jusqu'au bout du soir, si vous vouliez m'emmener avec vous, ce serait ma délivrance et j'en serais heureuse!
Le jeune seigneur la prit en croupe et galopa jusqu'au château de son père, où elle eut une garde-robe magnifique et table selon son cœur. Épris d'elle comme il l'était, le beau seigneur fit bénir leur union, et leurs noces furent célébrées en grande joie.
Après le départ de Deuxyeux avec le beau seigneur à cheval, les deux sœurs lui envièrent furieusement son bonheur tout en se cherchant des consolations. « Au moins, se dirent-elles il nous reste l'arbre merveilleux! Et même si nous ne pouvons pas y cueillir de fruits d'or, tout le monde sera attiré par sa splendeur et viendra à nous, s'arrêtant là pour l'admirer et nous complimenter. Qui sait jusqu'où peut aller notre chance ? »
C'était peut-être ce qu'elles croyaient, mais le lendemain quand elles se levèrent, l'arbre avait disparu, emportant avec lui leurs belles espérances. Par contre, en se mettant à la fenêtre de sa jolie chambrette, Deuxyeux le vit qui était là : il l'avait donc suivie, et elle en fut heureuse infiniment.
Mariée et heureuse, elle vécut de longues années de joie et de plaisir. Mais un jour, il y eut deux pauvresses qui frappèrent à la porte du château et qui mendièrent une aumône ; et voilà que Deuxyeux, en les regardant de plus près, reconnut Unœil et Troisyeux, ses deux sœurs, devenues si misérables qu’elles allaient de porte en porte mendier leur pain. Deuxyeux les reçut avec cœur et les garda près d'elle, les traitant avec une telle générosité et une telle affection, qu'elles eurent toute deux un sincère remords et se repentirent profondément du mal qu'elles avaient pu faire à leur sœur dans sa jeunesse.
其他有趣的翻譯
- 旅游法語(yǔ)口語(yǔ)系列一
- 旅游法語(yǔ)口語(yǔ)系列二
- 旅游法語(yǔ):第一次坐法國(guó)航班
- 旅游法語(yǔ):博物館musées
- 旅游法語(yǔ):旅店hotel
- 旅游法語(yǔ):宗教religion
- 旅游法語(yǔ):中國(guó)歷史年表
- 旅游法語(yǔ):Voyage
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列一
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列二
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列三
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列四
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列五
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列六
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列七
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列八
- 什么是企業(yè)(法漢對(duì)照)
- 外貿(mào)法語(yǔ)常用語(yǔ)
- 中國(guó)國(guó)家領(lǐng)導(dǎo)人會(huì)見(jiàn)外賓常用語(yǔ)
- 法語(yǔ)專業(yè)《跨文化交際》
- 法語(yǔ)中常用的足球術(shù)語(yǔ)
- 出生證明法文公證樣本
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本一
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本二
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本三
- 法語(yǔ)簡(jiǎn)歷與求職信樣本
網(wǎng)友關(guān)注
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(4)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)12
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(6)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)食品相關(guān)用語(yǔ)2
- 法語(yǔ)旅游必備句型(11)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)11
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)價(jià)格相關(guān)用語(yǔ)
- 法語(yǔ)熱門(mén)話題:能到我辦公室來(lái)一趟嗎
- 法語(yǔ)旅游必備句型(1)
- 流行法語(yǔ)熱門(mén)話題:好主意
- 法語(yǔ)旅游必備句型(2)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)日期描述相關(guān)用語(yǔ)
- 法語(yǔ)旅游必備句型(8)
- 法語(yǔ)口語(yǔ):每日一句1.1 - 1.7
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)1
- 調(diào)查:法國(guó)人說(shuō)話真的很快嗎?
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)15
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)9
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(8)
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):破財(cái)免災(zāi)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)6
- 法語(yǔ)談話中無(wú)意義的語(yǔ)氣詞
- 法語(yǔ)口語(yǔ)常用十句
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)食品相關(guān)用語(yǔ)1
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)19
- 法語(yǔ)旅游必備句型(5)
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(1)
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(2)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:就照你說(shuō)的辦吧
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)10
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:Peu importe 將就一下吧
- 法語(yǔ)熱門(mén):給我一次機(jī)會(huì)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)18
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)7
- 法語(yǔ)口語(yǔ):每日一句1.8 - 1.14
- 法語(yǔ)口語(yǔ):銀行開(kāi)戶
- 法語(yǔ)入門(mén):銀行開(kāi)戶
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):走一步算一步吧
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)5
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)20
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(5)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)3
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):一步步來(lái)吧
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:經(jīng)典法語(yǔ)名人名言
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)8
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):車到山前必有路
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):不至于這么悲觀吧
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(3)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)13
- 法語(yǔ)旅游必備句型(7)
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)16
- 法語(yǔ)旅游必備句型(9)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:幫個(gè)忙吧
- 法語(yǔ)旅游必備句型(4)
- 法語(yǔ)旅游必備句型(10)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:作自我介紹
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:?a suffit comme ?a
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)高頻詞匯與詞組匯總3
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)數(shù)字
- 用英語(yǔ)學(xué)法語(yǔ):Meilleurs v?ux
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:破財(cái)免災(zāi)嘛
- 用英語(yǔ)學(xué)法語(yǔ):Meilleurs v?ux
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)17
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:法語(yǔ)服飾描述相關(guān)用語(yǔ)
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):做個(gè)好夢(mèng)吧
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):聽(tīng)天由命吧
- 經(jīng)典童話:白雪公主-中法對(duì)照版 (7)
- 日常法語(yǔ)口語(yǔ):別在這里瞎猜了
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)2
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)21
- 法語(yǔ)熱門(mén)話題:你聽(tīng)懂我的意思了嗎
- 法國(guó)人最常用的口頭禪(7)
- 用英語(yǔ)學(xué)法語(yǔ):C'est cadeau
- 用英語(yǔ)學(xué)法語(yǔ):Vive la France !
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)14
- 法國(guó)人嘴邊的最酷口語(yǔ)4
- 法語(yǔ):Habiter和Vivre的區(qū)別
- 法語(yǔ)旅游必備句型(3)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:Pas de problème 就這么辦吧
- 法語(yǔ)旅游必備句型(6)
- 法語(yǔ)口語(yǔ)材料:Arrête tes bêtises
精品推薦
- 世界經(jīng)典電影臺(tái)詞欣賞之The Wizard of Oz
- 中國(guó)獨(dú)特文化詞匯的標(biāo)準(zhǔn)翻譯
- [趣味英語(yǔ)]英語(yǔ)中愛(ài)情的門(mén)當(dāng)戶對(duì)
- 購(gòu)物也瘋狂 砍價(jià)英語(yǔ)幫你忙
- 流行美語(yǔ)口語(yǔ)100句
- 九月實(shí)際是七月:英語(yǔ)中十二個(gè)月的來(lái)歷
- Fake paper bags are the latest buzz in the malls 仿真名牌紙袋熱銷
- 歷史今天:中國(guó)自行設(shè)計(jì)研制成功第一架飛機(jī)
- 關(guān)于貓咪你不知道的13個(gè)小秘密
- 職場(chǎng)雙語(yǔ):你應(yīng)該知道的12條開(kāi)心工作神秘法則
- 葡萄酒加盟代理多少錢 紅酒加盟代理哪個(gè)好
- 酒店慶祝開(kāi)業(yè)文案簡(jiǎn)短精辟短句 酒店慶祝開(kāi)業(yè)文案簡(jiǎn)短有創(chuàng)意
- 表達(dá)心情愉悅的文案短句子 表達(dá)心情愉悅的句子發(fā)朋友圈
- 博美狗狗多少錢一只 博美犬價(jià)格一般是多少
- 適合減肥發(fā)朋友圈的精美句子100句 適合減肥發(fā)朋友圈的精美句子搞笑
- 2022高山清渠經(jīng)典臺(tái)詞語(yǔ)錄 電視劇高山清渠臺(tái)詞文案
- 2022簡(jiǎn)短卻很感人的句子 感人肺腑的話最催淚的情話最新
- 2022年護(hù)發(fā)加盟代理費(fèi)價(jià)格是多少錢
- 2022八月你好早安說(shuō)說(shuō)朋友圈 八月加油早安語(yǔ)錄
- 德州學(xué)院屬于幾本大學(xué) 德州學(xué)院是一本還是二本
- 班瑪縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)晴,風(fēng)向:南風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:21/5℃
- 平安縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:東風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/11℃
- 喀什區(qū)05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/16℃
- 夏縣05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)多云,風(fēng)向:西風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:25/18℃
- 靈武市05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)小雨,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí)轉(zhuǎn)3-4級(jí),氣溫:31/12℃
- 陵水縣05月30日天氣:多云,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:34/25℃
- 民和縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:東南風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:27/13℃
- 喀什市05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/16℃
- 吉木薩爾縣05月30日天氣:陰轉(zhuǎn)多云,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:22/11℃
- 沙雅縣05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)陰,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:24/10℃
分類導(dǎo)航
- 經(jīng)典對(duì)聯(lián)
- 結(jié)婚對(duì)聯(lián)
- 祝壽對(duì)聯(lián)
- 喬遷對(duì)聯(lián)
- 春節(jié)對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)故事
- 元宵節(jié)對(duì)聯(lián)
- 元旦對(duì)聯(lián)
- 端午節(jié)對(duì)聯(lián)
- 其他節(jié)日
- 挽聯(lián)
- 名勝古跡對(duì)聯(lián)
- 行業(yè)對(duì)聯(lián)
- 格言對(duì)聯(lián)
- 居室對(duì)聯(lián)
- 佛教寺廟對(duì)聯(lián)
- 生肖對(duì)聯(lián)
- 名著對(duì)聯(lián)
- 慶賀對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)史話
- 對(duì)聯(lián)技巧
- 對(duì)聯(lián)創(chuàng)作要點(diǎn)
- 對(duì)聯(lián)擷趣
- 對(duì)聯(lián)之最
熱門(mén)有趣的翻譯
- 法語(yǔ)熱門(mén):給我一次機(jī)會(huì)
- 法國(guó)的家庭寵物
- 法語(yǔ)日常口語(yǔ)學(xué)習(xí):酒類
- 法語(yǔ)入門(mén)基礎(chǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):直陳式先過(guò)去時(shí)
- 法語(yǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):名詞前用限定詞的作用
- 法語(yǔ)閱讀經(jīng)典素材整理25
- 法語(yǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):法語(yǔ)語(yǔ)法解析4
- 法語(yǔ)語(yǔ)法與詞匯考試練習(xí)選擇題整理(3)
- 優(yōu)美法語(yǔ)每日一說(shuō):只道當(dāng)時(shí)年紀(jì)小,對(duì)愛(ài)知之甚少
- 法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):各并列連詞的表現(xiàn)形式
- 基礎(chǔ)法語(yǔ)語(yǔ)法:tout
- 看漫畫(huà)學(xué)法語(yǔ):Anpe
- 地理相關(guān)法語(yǔ)詞匯
- 新概念法語(yǔ)對(duì)話輔導(dǎo)資料:我很抱歉
- 《茶花女》法語(yǔ)版第12章
- 法語(yǔ)口語(yǔ):困了Fatigué
- 法語(yǔ)語(yǔ)法中的復(fù)合過(guò)去時(shí)及其性數(shù)配合
- 法語(yǔ)詞匯素材:汽車相關(guān)詞匯整理13
- 初學(xué)者必備法語(yǔ)詞匯:CONNAITRE SAVOIR(音頻朗讀)
- 新概念法語(yǔ)發(fā)音輔導(dǎo):表達(dá)情感的重音
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí):常用短語(yǔ)2
- 英法同形詞義辨析:Peine / Pain
- 法語(yǔ)閱讀:軟屏手機(jī)時(shí)代即將來(lái)臨?
- 法語(yǔ)口語(yǔ):Bailler 打哈欠
- 留法實(shí)用詞匯之 “時(shí)差”
- 《茶花女》中法對(duì)照第7章(法語(yǔ))