《茶花女》法語(yǔ)版第26章
" ce qui suivit cette nuit fatale, vous le savezaussi bien que moi, mais ce que vous ne savez pas,ce que vous ne pouvez pas soupçonner, c’est ceque j’ai souffert depuis notre séparation.
" j’avais appris que votre père vous avait emmené,mais je me doutais bien que vous ne pourriez pasvivre longtemps loin de moi, et le jour où je vousrencontrai aux champs-élysées, je fus émue, maisnon étonnée.
" alors commença cette série de jours dont chacunm’apporta une nouvelle insulte de vous, insulte queje recevais presque avec joie, car outre qu’elleétait la preuve que vous m’aimiez toujours, il mesemblait que, plus vous me persécuteriez, plus jegrandirais à vos yeux le jour où vous sauriezla vérité.
" ne vous étonnez pas de ce martyre joyeux, Armand,l’amour que vous aviez eu pour moi avait ouvertmon coeur à de nobles enthousiasmes.
" cependant je n’avais pas été tout de suite aussiforte.
" entre l’exécution du sacrifice que je vous avaisfait et votre retour, un temps assez long s’étaitécoulé pendant lequel j’avais eu besoin d’avoirrecours à des moyens physiques pour ne pas devenirfolle et pour m’étourdir sur la vie dans laquelleje me rejetais. Prudence vous a dit, n’est-ce pas,que j’étais de toutes les fêtes, de tous les bals,de toutes les orgies ?
" j’avais comme l’espérance de me tuer rapidement,à force d’excès, et, je crois, cette espérance netardera pas à se réaliser. Ma santé s’altéranécessairement de plus en plus, et le jour oùj’envoyai Madame Duvernoy vous demander grâce,j’étais épuisée de corps et d’âme.
" je ne vous rappellerai pas, Armand, de quellefaçon vous avez récompensé la dernière preuved’amour que je vous ai donnée, et par quel outragevous avez chassé de Paris la femme qui, mourante,n’avait pu résister à votre voix quand vous luidemandiez une nuit d’amour, et qui, comme uneinsensée, a cru, un instant, qu’elle pourraitressouder le passé et le présent. Vous aviez ledroit de faire ce que vous avez fait, Armand :on ne m’a pas toujours payé mes nuits aussi cher !
" j’ai tout laissé alors ! Olympe m’a remplacéeauprès de M De N... et s’est chargée, m’a-t-ondit, de lui apprendre le motif de mon départ. Lecomte de G... était à Londres. C’est un de ceshommes qui, nedonnant à l’amour avec les filles comme moi que justeassez d’importance pour qu’il soit un passe-tempsagréable, restent les amis des femmes qu’ils onteues et n’ont pas de haine, n’ayant jamais eu dejalousie ; c’est enfin un de ces grands seigneursqui ne nous ouvrent qu’un côté de leur coeur, maisqui nous ouvrent les deux côtés de leur bourse.C’est à lui que je pensai tout de suite. J’allaile rejoindre. Il me reçut à merveille, mais ilétait là-bas l’amant d’une femme du monde, etcraignait de se compromettre en s’affichant avec moi.Il me présenta à ses amis qui me donnèrent unsouper après lequel l’un d’eux m’emmena.
" que vouliez-vous que je fisse, mon ami ?
" me tuer ? C’eût été charger votre vie, qui doitêtre heureuse, d’un remords inutile ; puis, àquoi bon se tuer quand on est si près de mourir ?
" je passai à l’état de corps sans âme, de chosesans pensée ; je vécus pendant quelque temps decette vie automatique, puis je revins à Paris etje demandai après vous ; j’appris alors que vousétiez parti pour un long voyage. Rien ne mesoutenait plus. Mon existence redevint ce qu’elleavait été deux ans avant que je vous connusse.Je tentai de ramener le duc, mais j’avais troprudement blessé cet homme, et les vieillards nesont pas patients, sans doute parce qu’ilss’aperçoivent qu’ils ne sont pas éternels. Lamaladie m’envahissait de jour en jour, j’étaispâle, j’étais triste, j’étais plus maigre encore.Les hommes qui achètent l’amour examinent lamarchandise avant de la prendre. Il yavait à Paris des femmes mieux portantes, plusgrasses que moi ; on m’oublia un peu. Voilà lepassé jusqu’à hier.
" maintenant je suis tout à fait malade. J’ai écritau duc pour lui demander de l’argent, car je n’enai pas, et les créanciers sont revenus, etm’apportent leurs notes avec un acharnement sanspitié. Le duc me répondra-t-il ? Que n’êtes-vousà Paris, Armand ! Vous viendriez me voir et vosvisites me consoleraient. "
" 20 décembre :
" il fait un temps horrible, il neige, je suis seulechez moi. Depuis trois jours j’ai été prise d’unetelle fièvre que je n’ai pu vous écrire un mot.Rien de nouveau, mon ami ; chaque jour j’espèrevaguement une lettre de vous, mais elle n’arrivepas et n’arrivera sans doute jamais. Les hommesseuls ont la force de ne pas pardonner. Le ducne m’a pas répondu.
" Prudence a recommencé ses voyages aumont-de-piété.
" je ne cesse de cracher le sang. Oh ! Je vousferais peine si vous me voyiez. Vous êtes bienheureux d’être sous un ciel chaud et de n’avoir pascomme moi tout un hiver de glace qui vous pèsesur la poitrine. Aujourd’hui, je me suis levée unpeu, et, derrière les rideaux de ma fenêtre, j’airegardé passer cette vie de Paris avec laquelleje crois bien avoir tout à fait rompu. Quelquesvisages de connaissance sont passés dans la ruerapides, joyeux, insouciants. Pas un n’a levé lesyeux sur mes fenêtres. Cependant, quelques jeunesgens sont venus s’inscrire. Une fois déjà, je fusmalade, et vous, qui ne me connaissiez pas, quin’aviez rien obtenu de moi qu’une impertinence lejour où je vous avais vu pour la première fois,vous veniez savoir de mes nouvelles tous les matins.Me voilà malade de nouveau. Nous avons passé sixmois ensemble. J’ai eu pour vous autant d’amourque le coeur de la femme peut en contenir et endonner, et vous êtes loin, et vous me maudissez,et il ne me vient pas un mot de consolation devous. Mais c’est le hasard seul qui fait cet abandon,j’en suis sûr, car si vous étiez à Paris, vous nequitteriez pas mon chevet et ma chambre. "
" 25 décembre :
" mon médecin me défend d’écrire tous les jours.En effet, mes souvenirs ne font qu’augmenter mafièvre, mais, hier, j’ai reçu une lettre qui m’afait du bien, plus par les sentiments dont elleétait l’expressionque par le secours matériel qu’elle m’apportait.Je puis donc vous écrire aujourd’hui. Cettelettre était de votre père, et voici ce qu’ellecontenait :
" madame,
" j’apprends à l’instant que vous êtes malade. Si" j’étais à Paris, j’irais moi-même savoir de vos" nouvelles ; si mon fils était auprès de moi, je" lui dirais d’aller en chercher, mais je ne puis" quitter C..., et Armand est à six ou sept cents" lieues d’ici ; permettez-moi donc simplement de" vous écrire, madame, combien je suis peiné de cette" maladie, et croyez aux voeux sincères que je fais" pour votre prompt rétablissement." un de mes bons amis, M H..., se présentera" chez vous, veuillez le recevoir. Il est chargé par" moi d’une commission dont j’attends impatiemment" le résultat." veuillez agréer, madame, l’assurance de mes" sentiments les plus distingués. "
" telle est la lettre que j’ai reçue. Votre père estun noble coeur, aimez-le bien, mon ami ; car il ya peu d’hommes au monde aussi dignes d’être aimés.Ce papier signé de son nom m’a fait plus de bienque toutes les ordonnances de notre grand médecin.
" ce matin, M H... est venu. Il semblait fortembarrassé de la mission délicate dont l’avaitchargé M Duval. Il venait tout bonnementm’apporter mille écus de la part de votre père.J’ai voulu refuser d’abord, mais M H... m’a ditque ce refus offenseraitM Duval, qui l’avait autorisé à me donnerd’abord cette somme, et à me remettre tout ce dontj’aurais besoin encore. J’ai accepté ce service qui,de la part de votre père, ne peut pas être uneaumône. Si je suis morte quand vous reviendrez,montrez à votre père ce que je viens d’écrire pourlui, et dites-lui qu’en traçant ces lignes, lapauvre fille à laquelle il a daigné écrire cettelettre consolante versait des larmes de reconnaissance,et priait Dieu pour lui. "
" 4 janvier :
" je viens de passer une suite de jours biendouloureux. J’ignorais que le corps pût fairesouffrir ainsi. Oh ! Ma vie passée ! Je la payedeux fois aujourd’hui.
" on m’a veillée toutes les nuits. Je ne pouvaisplus respirer. Le délire et la toux se partageaientle reste de ma pauvre existence.
" ma salle à manger est pleine de bonbons, decadeaux de toutes sortes que mes amis m’ontapportés. Il y en a sans doute, parmi ces gens, quiespèrent que je serai leur maîtresse plus tard.S’ils voyaient ce que la maladie a fait de moi,ils s’enfuieraient épouvantés.
" Prudence donne des étrennes avec celles que jereçois." le temps est à la gelée, et le docteur m’a ditque je pourrai sortir d’ici à quelques jours sile beau temps continue. "
" 8 janvier :
"je suis sortie hier dans ma voiture. Il faisait untemps magnifique. Les champs-élysées étaient pleinsde monde. On eût dit le premier sourire duprintemps. Tout avait un air de fête autour de moi.Je n’avais jamais soupçonné dans un rayon de soleiltout ce que j’y ai trouvé hier de joie, de douceuret de consolation.
" j’ai rencontré presque tous les gens que jeconnais, toujours gais, toujours occupés de leursplaisirs. Que d’heureux qui ne savent pas qu’ilsle sont ! Olympe est passée dans une élégantevoiture que lui a donnée M De N... elle aessayé de m’insulter du regard. Elle ne sait pascombien je suis loin de toutes ces vanités-là.Un brave garçon que je connais depuis longtempsm’a demandé si je voulais aller souper avec luiet un de ses amis qui désire beaucoup, disait-il,faire ma connaissance.
" j’ai souri tristement, et lui ai tendu ma mainbrûlante de fièvre.
" je n’ai jamais vu visage plus étonné.
" je suis rentrée à quatre heures, j’ai dîné avecassez d’appétit.
" cette sortie m’a fait du bien.
" si j’allais guérir !
" comme l’aspect de la vie et du bonheur des autresfait désirer de vivre ceux-là qui, la veille, dansla solitude de leur âme et dans l’ombre de leurchambre de malade, souhaitaient de mourir vite ? "
" 10 janvier :
" cette espérance de santé n’était qu’un rêve. Mevoici de nouveau dans mon lit, le corps couvertd’emplâtres qui me brûlent. Va donc offrir ce corpsque l’on payait si cher autrefois, et vois ce quel’on t’en donnera aujourd’hui !
" il faut que nous ayons bien fait du mal avantde naître, ou que nous devions jouir d’un biengrand bonheur après notre mort, pour que Dieupermette que cette vie ait toutes les tortures del’expiation et toutes les douleurs de l’épreuve. "
" 12 janvier :
" je souffre toujours.
" le comte de N... m’a envoyé de l’argent hier,je ne l’ai pas accepté. Je ne veux rien de cethomme.
C’est lui qui est cause que vous n’êtes pas prèsde moi.
" oh ! Nos beaux jours de Bougival ! Où êtes-vous ?" si je sors vivante de cette chambre, ce sera pourfaire un pèlerinage à la maison que nous habitionsensemble, mais je n’en sortirai plus que morte.
" qui sait si je vous écrirai demain ? "
" 25 janvier :
" voilà onze nuits que je ne dors pas, que j’étouffeet que je crois à chaque instant que je vais mourir.Le médecin a ordonné qu’on ne me laissât pastoucher une plume. Julie Duprat, qui me veille,me permet encore de vous écrire ces quelques lignes.Ne reviendrez-vous donc point avant que je meure ?Est-ce donc éternellement fini entre nous ? Il mesemble que, si vous veniez, je guérirais. à quoibon guérir ? "
" 28 janvier :
" ce matin j’ai été réveillée par un grand bruit.Julie, qui dormait dans ma chambre, s’estprécipitée dans la salle à manger. J’ai entendudes voix d’hommescontre lesquelles la sienne luttait en vain. Elleest rentrée en pleurant.
" on venait saisir. Je lui ai dit de laisser fairece qu’ils appellent la justice. L’huissier est entrédans ma chambre, le chapeau sur la tête. Il aouvert les tiroirs, a inscrit tout ce qu’il a vu,et n’a pas eu l’air de s’apercevoir qu’il y avaitune mourante dans le lit qu’heureusement la charitéde la loi me laisse.
" il a consenti à me dire en partant que je pouvaismettre opposition avant neuf jours, mais il alaissé un gardien ! Que vais-je devenir, mon dieu !Cette scène m’a rendue encore plus malade.Prudence voulait demander de l’argent à l’amide votre père, je m’y suis opposée. "
" j’ai reçu votre lettre ce matin. J’en avais besoin.Ma réponse vous arrivera-t-elle à temps ? Meverrez-vous encore ? Voilà une journée heureusequi me fait oublier toutes celles que j’ai passéesdepuis six semaines. Il me semble que je vaismieux, malgré le sentiment de tristesse sousl’impression duquel je vous ai répondu.
" après tout, on ne doit pas toujours êtremalheureux.
" quand je pense qu’il peut arriver que je ne meurepas, que vous reveniez, que je revoie le printemps,que vous m’aimiez encore et que nous recommencionsnotre vie de l’année dernière !
" folle que je suis ! C’est à peine si je puis tenirla plume avec laquelle je vous écris ce rêveinsensé de mon coeur.
" quoi qu’il arrive, je vous aimais bien, Armand,et je serais morte depuis longtemps si je n’avaispour m’assister le souvenir de cet amour, et commeun vague espoir de vous revoir encore près de moi. "
" 4 février :
" le comte de G... est revenu. Sa maîtresse l’atrompé. Il est fort triste, il l’aimait beaucoup.Il est venu me conter tout cela. Le pauvre garçonest assez mal dans ses affaires, ce qui ne l’a pasempêché de payer mon huissier et de congédier legardien.
" je lui ai parlé de vous et il m’a promis de vousparler de moi. Comme j’oubliais dans ces moments-làque j’avais été sa maîtresse et comme il essayaitde me le faire oublier aussi ! C’est un brave coeur." le duc a envoyé savoir de mes nouvelles hier, etil est venu ce matin. Je ne sais pas ce qui peutfaire vivre encore ce vieillard. Il est resté troisheures auprès de moi, et il ne m’a pas dit vingtmots. Deux grosses larmes sont tombées de ses yeuxquand il m’a vue si pâle. Le souvenir de la mortde sa fille le faisait pleurer sans doute. Ill’aura vue mourir deux fois. Son dos est courbé,sa tête penche vers la terre,sa lèvre est pendante, son regard est éteint.L’âge et la douleur pèsent de leur double poidssur son corps épuisé. Il ne m’a pas fait un reproche.On eût même dit qu’il jouissait secrètement duravage que la maladie avait fait en moi. Ilsemblait fier d’être debout, quand moi, jeune encore,j’étais écrasée par la souffrance.
" le mauvais temps est revenu. Personne ne vientme voir. Julie veille le plus qu’elle peut auprèsde moi. Prudence, à qui je ne peux plus donnerautant d’argent qu’autrefois, commence à prétexterdes affaires pour s’éloigner.
" maintenant que je suis près de mourir, malgréce que me disent les médecins, car j’en ai plusieurs,ce qui prouve que la maladie augmente, je regrettepresque d’avoir écouté votre père ; si j’avais sune prendre qu’une année à votre avenir, jen’aurais pas résisté au désir de passer cetteannée avec vous, et au moins je mourrais en tenantla main d’un ami. Il est vrai que si nous avionsvécu ensemble cette année, je ne serais pas mortesitôt.
" la volonté de Dieu soit faite ! "
" 5 février :
" oh ! Venez, venez, Armand, je souffre horriblement,je vais mourir, mon dieu. J’étais si triste hierque j’ai voulu passer autre part que chez moi lasoiréequi promettait d’être longue comme celle de laveille. Le duc était venu le matin. Il me sembleque la vue de ce vieillard oublié par la mort mefait mourir plus vite.
" malgré l’ardente fièvre qui me brûlait, je me suisfait habiller et conduire au vaudeville. Juliem’avait mis du rouge, sans quoi j’aurais eu l’aird’un cadavre. Je suis allée dans cette loge oùje vous ai donné notre premier rendez-vous ; toutle temps j’ai eu les yeux fixés sur la stalle quevous occupiez ce jour-là, et qu’occupait hier unesorte de rustre, qui riait bruyamment de toutes lessottes choses que débitaient les acteurs. On m’arapportée à moitié morte chez moi. J’ai toussé etcraché le sang toute la nuit. Aujourd’hui je ne peuxplus parler, à peine si je peux remuer les bras.Mon dieu ! Mon dieu ! Je vais mourir. Je m’yattendais, mais je ne puis me faire à l’idée desouffrir plus que je ne souffre, et si... "à partir de ce mot les quelques caractères queMarguerite avait essayé de tracer étaient illisibles,et c’était Julie Duprat qui avait continué.
" 18 février :
" Monsieur Armand,
" depuis le jour où Marguerite a voulu aller auspectacle, elle a été toujours plus malade. Ellea perducomplètement la voix, puis l’usage de ses membres.Ce que souffre notre pauvre amie est impossibleà dire. Je ne suis pas habituée à ces sortesd’émotions, et j’ai des frayeurs continuelles.
" que je voudrais que vous fussiez auprès de nous !Elle a presque toujours le délire, mais délirante oulucide, c’est toujours votre nom qu’elle prononcequand elle arrive à pouvoir dire un mot.
" le médecin m’a dit qu’elle n’en avait plus pourlongtemps. Depuis qu’elle est si malade, le vieuxduc n’est pas revenu.
" il a dit au docteur que ce spectacle lui faisaittrop de mal.
" Madame Duvernoy ne se conduit pas bien. Cettefemme, qui croyait tirer plus d’argent de Marguerite,aux dépens de laquelle elle vivait presquecomplètement, a pris des engagements qu’elle nepeut tenir, et voyant que sa voisine ne lui sertplus de rien, elle ne vient même pas la voir. Toutle monde l’abandonne. M De G..., traqué parses dettes, a été forcé de repartir pour Londres.En partant, il nous a envoyé quelque argent ; il afait tout ce qu’il a pu, mais on est revenu saisir,et les créanciers n’attendent que la mort pourfaire vendre.
" j’ai voulu user de mes dernières ressources pourempêcher toutes ces saisies, mais l’huissier m’a ditque c’était inutile, et qu’il avait d’autresjugements encore à exécuter. Puisqu’elle va mourir,il vaut mieux abandonner tout que de le sauver poursa famille qu’elle n’a pas voulu voir, et qui ne l’ajamais aimée. Vous ne pouvez vous figurer au milieu dequelle misère dorée la pauvre fille se meurt. Hiernous n’avions pas d’argent du tout. Couverts,bijoux, cachemires, tout est en gage, le reste estvendu ou saisi. Marguerite a encore la consciencede ce qui se passe autour d’elle, et elle souffredu corps, de l’esprit et du coeur. De grosseslarmes coulent sur ses joues, si amaigries et sipâles que vous ne reconnaîtriez plus le visagede celle que vous aimiez tant, si vous pouviez lavoir. Elle m’a fait promettre de vous écrire quandelle ne pourrait plus, et j’écris devant elle. Elleporte les yeux de mon côté mais elle ne me voitpas, son regard est déjà voilé par la mortprochaine ; cependant elle sourit, et toute sapensée, toute son âme sont à vous, j’en suis sûre.
" chaque fois que l’on ouvre la porte, ses yeuxs’éclairent, et elle croit toujours que vous allezentrer ; puis, quand elle voit que ce n’est pasvous, son visage reprend son expression douloureuse,se mouille d’une sueur froide, et les pommettesdeviennent pourpres. "
" 19 février, minuit :
" la triste journée que celle d’aujourd’hui, monpauvre Monsieur Armand ! Ce matin Margueriteétouffait, le médecin l’a saignée, et la voix luiest un peu revenue. Le docteur lui a conseillé devoir unprêtre. Elle a dit qu’elle y consentait, et il estallé lui-même chercher un abbé à saint-Roch.
" pendant ce temps, Marguerite m’a appelée prèsde son lit, m’a priée d’ouvrir son armoire, puiselle m’a désigné un bonnet, une chemise longue toutecouverte de dentelles, et m’a dit d’une voixaffaiblie :
" je vais mourir après m’être confessée, alors tum’habilleras avec ces objets : c’est une coquetteriede mourante.
" puis elle m’a embrassée en pleurant, et elle aajouté :
" -je puis parler, mais j’étouffe trop quand jeparle ; j’étouffe ! De l’air !
" je fondais en larmes, j’ouvris la fenêtre, etquelques instants après le prêtre entra.
" j’allai au-devant de lui.
Quand il sut chez qui il était, il parut craindred’être mal accueilli.
" -entrez hardiment, mon père, lui ai-je dit.
" il est resté peu de temps dans la chambre de lamalade, et il en est ressorti en me disant :
" -elle a vécu comme une pécheresse, mais ellemourra comme une chrétienne.
" quelques instants après, il est revenu accompagnéd’un enfant de choeur qui portait un crucifix, etd’un sacristain qui marchait devant eux en sonnant,pour annoncer que Dieu venait chez la mourante.
" ils sont entrés tous trois dans cette chambre àcoucher qui avait retenti autrefois de tant de motsétranges, et qui n’était plus à cette heure qu’untabernacle saint.
" je suis tombée à genoux. Je ne sais pas combiende temps durera l’impression que m’a produite cespectacle, mais je ne crois pas que, jusqu’à ceque j’en sois arrivée au même moment, une chosehumaine pourra m’impressionner autant.
" le prêtre oignit des huiles saintes les pieds,les mains et le front de la mourante, récita unecourte prière, et Marguerite se trouva prête àpartir pour le ciel où elle ira sans doute, siDieu a vu les épreuves de sa vie et la saintetéde sa mort.
" depuis ce temps elle n’a pas dit une parole et n’apas fait un mouvement. Vingt fois je l’aurais cruemorte, si je n’avais entendu l’effort de sarespiration. "
" 20 février, cinq heures du soir :
" tout est fini.
" Marguerite est entrée en agonie cette nuit àdeux heures environ. Jamais martyre n’a souffertpareilles tortures, à en juger par les cris qu’ellepoussait. Deux ou trois fois elle s’est dresséetout debout sur son lit, comme si elle eût vouluressaisir sa vie qui remontait vers Dieu.
" deux ou trois fois aussi, elle a dit votre nom,puis tout s’est tu, elle est retombée épuisée surson lit. Des larmes silencieuses ont coulé de sesyeux et elle est morte.
" alors, je me suis approchée d’elle, je l’aiappelée, et comme elle ne répondait pas, je luiai fermé les yeux et je l’ai embrassée sur le front.
" pauvre chère Marguerite, j’aurais voulu être unesainte femme, pour que ce baiser te recommandâtà Dieu.
" puis, je l’ai habillée comme elle m’avait priéede le faire, je suis allée chercher un prêtre àsaint-Roch, j’ai brûlé deux cierges pour elle,et j’ai prié pendant une heure dans l’église.
" j’ai donné à des pauvres de l’argent qui venaitd’elle.
" je ne me connais pas bien en religion, mais jepense que le bon Dieu reconnaîtra que mes larmesétaient vraies, ma prière fervente, mon aumônesincère, et qu’il aura pitié de celle, qui, mortejeune et belle, n’a eu que moi pour lui fermerles yeux et l’ensevelir. "
" 22 février :
" aujourd’hui l’enterrement a eu lieu. Beaucoupdes amies de Marguerite sont venues à l’église.Quelques-unes pleuraient avec sincérité. Quand leconvoi a pris le chemin de Montmartre, deuxhommes seulement se trouvaient derrière, le comtede G... quiétait revenu exprès de Londres, et le duc quimarchait soutenu par deux valets de pied." c’est de chez elle que je vous écris tous cesdétails, au milieu de mes larmes et devant lalampe qui brûle tristement près d’un dîner auquelje ne touche pas, comme bien vous pensez, mais queNanine m’a fait faire, car je n’ai pas mangé depuisplus de vingt-quatre heures.
" ma vie ne pourra pas garder longtemps cesimpressions tristes, car ma vie ne m’appartient pasplus que la sienne n’appartenait à Marguerite,c’est pourquoi je vous donne tous ces détails surles lieux mêmes où ils se sont passés, dans lacrainte, si un long temps s’écoulait entre eux etvotre retour, de ne pas pouvoir vous les donneravec toute leur triste exactitude. "
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分類導(dǎo)航
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