基督山伯爵中法對照79
D'Avrigny fit un bond, ouvrit la porte, s'élança dans l'escalier de service et faillit renverser Mme de Villefort, qui, elle aussi, descendait à la cuisine.
Elle poussa un cri.
D'Avrigny n'y fit même pas attention ; emporté par la puissance d'une seule idée, il sauta les trois ou quatre dernières marches, se précipita dans la cuisine, et aperçut le carafon aux trois quarts vide sur un plateau.
Il fondit dessus comme un aigle sur sa proie.
- Haletant, il remonta au rez-de-chaussée et rentra dans la chambre.
Mme de Villefort remontait lentement l'escalier qui conduisait chez elle.
« Est-ce bien cette carafe qui était ici ? demanda d'Avrigny.
- Oui, monsieur le docteur.
- Cette limonade est la même que vous avez bue ?
- Je le crois.
- Quel goût lui avez-vous trouvé ?
- Un goût amer. »
Le docteur versa quelques gouttes de limonade dans le creux de sa main, les aspira avec ses lèvres, et, après s'en être rincé la bouche comme on fait avec le vin que l'on veut goûter, il cracha la liqueur dans la cheminée.
« C'est bien la même, dit-il. Et vous en avez bu aussi, monsieur Noirtier ?
- Oui, fit le vieillard.
- Et vous lui avez trouvé ce même goût amer ?
- Oui.
- Ah ! monsieur le docteur ! cria Barrois, voilà que cela me reprend ! Mon Dieu, Seigneur, ayez pitié de moi ! »
Le docteur courut au malade.
« Cet émétique, Villefort, voyez s'il vient. »
Villefort s'élança en criant :
« L'émétique ! l'émétique ! l'a-t-on apporté ? »
Personne ne répondit. La terreur la plus profonde régnait dans la maison.
« Si j'avais un moyen de lui insuffler de l'air dans les poumons, dit d'Avrigny en regardant autour de lui, peut-être y aurait-il possibilité de prévenir l'asphyxie. Mais non, rien rien !
- Oh ! monsieur, criait Barrois, me laisserez-vous mourir ainsi sans secours ? Oh ! je me meurs, mon Dieu ! je me meurs !
- Une plume ! une plume ! » demanda le docteur.
Il en aperçut une sur la table.
Il essaya d'introduire la plume dans la bouche du malade, qui faisait, au milieu de ses convulsions, d'inutiles efforts pour vomir ; mais les mâchoires étaient tellement serrées, que la plume ne put passer.
Barrois était atteint d'une attaque nerveuse encore plus intense que la première. Il avait glissé de la chaise longue à terre, et se raidissait sur le parquet.
Le docteur le laissa en proie à cet accès, auquel il ne pouvait apporter aucun soulagement, et alla à Noirtier.
« Comment vous trouvez-vous ? lui dit-il précipitamment et à voix basse ; bien ?
- Oui.
- Léger d'estomac ou lourd ? léger ?
- Oui.
- Comme lorsque vous avez pris la pilule que je vous fais donna chaque dimanche ?
- Oui.
- Est-ce Barrois qui a fait votre limonade ?
- Oui.
- Est-ce vous qui l'avez engagé à en boire ?
- Non.
- Est-ce M. de Villefort ?
- Non.
- Madame ?
- Non.
- C'est donc Valentine, alors ?
- Oui. »
Un soupir de Barrois, un bâillement qui faisait craquer les os de sa mâchoire, appelèrent l'attention de d'Avrigny : il quitta M. Noirtier et courut près du malade.
« Barrois, dit le docteur, pouvez-vous parler ? »
Barrois balbutia quelques paroles inintelligibles.
« Essayez un effort, mon ami. »
Barrois rouvrit des yeux sanglants.
« Qui a fait la limonade ?
- Moi.
- L'avez-vous apportée à votre maître aussitôt après l'avoir faite ?
- Non.
- Vous l'avez laissée quelque part, alors ?
- A l'office, on m'appelait.
- Qui l'a apportée ici ?
- Mlle Valentine. »
D'Avrigny se frappa le front.
« O mon Dieu ! mon Dieu ! murmura-t-il.
- Docteur ! docteur ! cria Barrois, qui sentait un troisième accès arriver.
- Mais n'apportera-t-on pas cet émétique ? s'écria le docteur.
- Voilà un verre tout préparé, dit Villefort en rentrant.
- Par qui ?
- Par le garçon pharmacien qui est venu avec moi.
- Buvez.
- Impossible, docteur, il est trop tard ; j'ai la gorge qui se serre ; j'étouffe ! Oh ! mon coeur ! Oh ! ma tête... Oh ! quel enfer !... Est-ce que je vais souffrir longtemps comme cela ?
- Non, non, mon ami, dit le docteur, bientôt vous ne souffrirez plus.
- Ah je vous comprends ! s'écria le malheureux ; mon Dieu ! prenez pitié de moi ! »
Et, jetant un cri, il tomba renversé en arrière, comme s'il eût été foudroyé.
D'Avrigny posa une main sur son coeur, approcha une glace de ses lèvres.
« Eh bien ? demanda Villefort.
- Allez dire à la cuisine que l'on m'apporte bien vite du sirop de violettes. »
Villefort descendit à l'instant même.
« Ne vous effrayez pas, monsieur Noirtier, dit d'Avrigny, j'emporte le malade dans une autre chambre pour le saigner ; en vérité, ces sortes d'attaques sont un affreux spectacle à voir. »
Et prenant Barrois par-dessous les bras, il le traîna dans une chambre voisine ; mais presque aussitôt il rentra chez Noirtier pour prendre le reste de la limonade.
Noirtier fermait l'oeil droit.
« Valentine, n'est-ce pas ? vous voulez Valentine ? Je vais dire qu'on vous l'envoie. »
Villefort remontait ; d'Avrigny le rencontra dans le corridor.
« Eh bien ? demanda-t-il.
- Venez », dit d'Avrigny.
Et il l'emmena dans la chambre.
« Toujours évanoui ? demanda le procureur du roi.
- Il est mort. »
Villefort recula de trois pas, joignit les mains au-dessus de sa tête, et avec une commisération non équivoque :
« Mort si promptement ! dit-il en regardant le cadavre.
- Oui, bien promptement, n'est-ce pas ? dit d'Avrigny ; mais cela ne doit pas vous étonner : M. et Mme de Saint-Méran sont morts tout aussi promptement. Oh ! l'on meurt vite dans votre maison, monsieur de Villefort.
- Quoi ! s'écria le magistrat avec un accent d'horreur et de consternation, vous en revenez à cette terrible idée !
- Toujours, monsieur, toujours ! dit d'Avrigny avec solennité, car elle ne m'a pas quitté un instant ; et pour que vous soyez bien convaincu que je ne me trompe pas cette fois, écoutez bien, monsieur de Villefort. »
Villefort tremblait convulsivement.
« Il y a un poison qui tue sans presque laisser de trace. Ce poison, je le connais bien : je l'ai étudié dans tous les accidents qu'il amène, dans tous les phénomènes qu'il produit. Ce poison, je l'ai reconnu tout à l'heure chez le pauvre Barrois, comme je l'avais reconnu chez Mme de Saint-Méran. Ce poison, il y a une manière de reconnaître sa présence : il rétablit la couleur bleue du papier de tournesol rougi par un acide, et il teint en vert le sirop de violettes. Nous n'avons pas de papier de tournesol ; mais, tenez, voilà qu'on apporte le sirop de violettes que j'ai demandé. »
En effet, on entendait des pas dans le corridor ; le docteur entrebâilla la porte, prit des mains de la femme de chambre un vase au fond duquel il y avait deux ou trois cuillerées de sirop, et referma la porte.
« Regardez, dit-il au procureur du roi, dont le coeur battait si fort qu'on eût pu l'entendre, voici dans cette tasse du sirop de violettes, et dans cette carafe le reste de la limonade dont MM. Noirtier et Barrois ont bu une partie. Si la limonade est pure et inoffensive, le sirop va garder sa couleur ; si la limonade est empoisonnée, le sirop va devenir vert. Regardez ! »
Le docteur versa lentement quelques gouttes de limonade de la carafe dans la tasse, et l'on vit à l'instant même un nuage se former au fond de la tasse ; ce nuage prit d'abord une nuance bleue ; puis du saphir il passa à l'opale, et de l'opale à l'émeraude.
Arrivé à cette dernière couleur, il s'y fixa, pour ainsi dire ; l'expérience ne laissait aucun doute.
« Le malheureux Barrois a été empoisonné avec de la fausse angusture et de la noix de Saint-Ignace, dit d'Avrigny ; maintenant j'en répondrais devant les hommes et devant Dieu. »
Villefort ne dit rien, lui, mais il leva les bras au ciel, ouvrit des yeux hagards, et tomba foudroyé sur un fauteuil.[1][2][3]
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